À Basse-Goulaine, au sud de Nantes, les amateurs de ce sport coréen ont pu assister à une compétition régionale qui a eu lieu en décembre 2024 dont l’objectif était la qualification aux championnats de France des participant.e.s.
Réalisé par : Anicée Rollinat
Crédits photos : Cédric Chabot
Une compétition de haut-vol
Ce challenge sportif, essentiel pour obtenir son billet pour les championnats nationaux, a rassemblé environ 120 combattants, un chiffre en hausse par rapport à l’année dernière, selon Nicolas Randriamiandrisoa, coach du club de Basse-Goulaine. Les taekwondoïstes, répartis en trois catégories d'âge : cadets (12-14 ans), juniors (15-17 ans) et seniors (18-30 ans), et de poids, ont disputé au total 66 combats, de trois rounds, dont deux gagnants, de deux minutes chacun, sur deux aires distinctes. Les trois premiers de chaque catégorie se sont qualifiés pour les championnats nationaux.
Les combattants portaient un plastron connecté pour protéger leurs poitrine et ventre, mais aussi pour comptabiliser les points électroniquement, facilitant le travail des arbitres. Les deux aires de combats étaient équipées d’un système de vidéo-replay pour résoudre les situations litigieuses, comme un coup non comptabilisé par les plastrons. L'événement a mobilisé 28 officiels, dont des arbitres, secouristes et représentants de la fédération, sous la supervision de Jacques Duvernois, responsable de l'arbitrage de la ligue. Il souligne que "cette compétition illustre les valeurs fondamentales du taekwondo : respect et fair-play".
Organisé par le club Randriam Taekwondo Basse-Goulaine avec l’aide de 35 à 40 bénévoles, l'événement a demandé une logistique importante : installation des tapis, restauration, inscriptions. Des frigos insuffisants ont constitué un imprévu, résolu grâce à l'entraide. Les jeunes du club ont aussi participé activement, renforçant l'esprit de famille important dans ce sport.
Sur le plan sportif, les combats ont été intenses. Joël Briend, arbitre international, a salué le niveau des affrontements : « Nous avons assisté à des affrontements de très bon niveau. Certains jeunes prometteurs se sont distingués, tandis que d’autres en étaient à leurs premières armes. » Un épisode marquant fut la blessure à l’œil d’un combattant, rapidement pris en charge par un médecin avant de poursuivre jusqu’en finale. La présence obligatoire de la Croix-Rouge et d'une équipe médicale permet d'assurer la sécurité des participants.
Le club de Carquefou, avec 21 combattants, a remporté 18 qualifications, dont neuf médailles d’or. Michael Besançon, coach du club, reconnaît l’intensité de l’expérience pour les athlètes : « Les compétitions sont toujours stressantes pour les combattants et les entraîneurs, mais c'est aussi une expérience émouvante, notamment pour les jeunes de nos clubs. »
le taekwondo, de plus en plus populaire
Bien que cette compétition ne vise pas à promouvoir le taekwondo, elle demeure un moment fort pour la discipline en Pays de la Loire, où environ 2 200 licenciés pratiquent ce sport. La popularité du taekwondo grandit, portée par des figures inspirantes comme Althéa Laurin, médaillée d’or aux JO de Paris 2024. Jacques Duvernois insiste : « Le taekwondo offre un équilibre unique entre valeurs martiales, ludisme et technicité. Les parents y inscrivent leurs enfants autant pour les combats que pour l’apprentissage de valeurs essentielles, comme le respect et la confiance en soi. »
Cet événement a été une avancée organisationnelle et sportive. Damien Savignac conclut que ce championnat a renforcé les liens dans son club et a montré que la passion et l’entraide permettent de réussir de grandes choses. Nicolas Randriamiandrisoa termine : “Les combats étaient beaux avec un excellent niveau et je pense que c’est ce qui m’a le plus marqué, je ne m’attendais pas à cela”. Le rendez-vous est déjà pris pour les championnats de France, où les qualifiés tenteront de porter haut les couleurs de leur région.
Un sport coréen pratiqué en Pays de la Loire
Le Taekwondo WT (World Taekwondo : fédération mondiale de Taekwondo), sport spectaculaire et porteur de valeurs profondes, allie techniques de combat et philosophie. Originaire de Corée, il repose sur des coups de pied puissants et acrobatiques, mais inclut aussi des techniques de poing et de défense. Le terme Taekwondo se compose de trois mots coréens : Tae (pied), Kwon (poing) et Do (la voie), signifiant ainsi "la voie du pied et du poing". Bien que le sport ait environ 50 ans, ses racines remontent à des traditions coréennes anciennes telles que le subak et le taekkyon, des arts martiaux traditionnels coréens. Structuré par le général Choi Hong Hi en 1955, il est arrivé en France en 1969 et a été intégré aux JO en 2000. Aux JO de Paris 2024, la France a remporté sa première médaille d’or grâce à Althéa Laurin, ainsi que sa première médaille en Para Taekwondo, une d’argent avec Djelika Diallo. Également, Zakia Khudadadi, une afghane, a remporté une médaille de bronze, devenant la première représentante des réfugiés à obtenir une médaille.
Au-delà du combat, le taekwondo transmet des valeurs essentielles : courtoisie, intégrité, persévérance, maîtrise de soi et courage. Pour Mickaël Besançon, c’est un sport "solo, mais solidaire". Un pratiquant témoigne que ce sport lui a apporté discipline et respect, tandis que Nicolas Randriamiandrisoa le décrit comme "une école de vie" favorisant la souplesse, la mémoire et la confiance en soi. Les taekwondoïstes portent un dobok, ressemblant au kimono du judo, généralement blanc, et une ceinture indiquant leur niveau, allant de blanche à noire, puis des échelons suplémentaires jusqu'à la 9ᵉ dan. Le combat, appelé Kyorugi, se gagne par points ou KO. Il existe aussi le Poomsae, des enchaînements chorégraphiés, et le freestyle, mélange d’acrobaties et de techniques de combat, encore peu développé en France. Les pratiquants s'entraînent non seulement à perfectionner leurs coups de pied, comme le dolyeu tchagui, un coup de pied au visage, ou le tuyeu tchagui, un coup de pied sauté, mais ils apprennent aussi à maîtriser leurs émotions et à respecter autrui.
Ce sport améliore la condition physique, l’endurance, la souplesse et la gestion du stress. Sur le plan social, il favorise le respect et l’esprit d'équipe. "N'hésitez, pas peu importe si vous n’êtes pas souple ou rapide [...], venez tenter le taekwondo, vous apprendrez tout ça avec le temps", encourage Nicolas Randriamiandrisoa. “Ici l’un des maîtres mot est l’entraide".
Une compétition marquante et une discipline en plein essor
Cette compétition régionale de Taekwondo combat a une fois de plus démontré l'engouement croissant pour cette discipline en Pays de la Loire. Entre performances sportives remarquables et esprit de solidarité, l'événement a su allier intensité et respect des valeurs martiales. Les combattants qualifiés ont désormais les yeux tournés vers les championnats de France, où ils tenteront de représenter fièrement leur région. Au-delà de la compétition, ce rendez-vous a aussi été l'occasion de rappeler que le taekwondo est bien plus qu'un sport de combat : c'est une véritable école de vie, prônant discipline, maîtrise de soi et respect. Le succès de cette édition confirme que le taekwondo continue de séduire un large public, porté par des figures inspirantes et des clubs dynamiques. Rendez-vous est pris pour les prochains défis, avec l'ambition de hisser toujours plus haut les couleurs de la région sur la scène nationale.