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Société, Culture
17 février 2021
Profession Scénariste
PAD #Profession A Découvrir

Rencontre avec Élise Terrien, scénariste nantaise de programmes télévisés (Clem, Parents mode d'emploi, La Boîte à questions…). J'ai échangé avec elle au sujet de son métier avec pour seule et unique volonté, qu'elle puisse nous donner l'envie et les clés pour devenir scénariste.  

D’où lui est venue l'envie d’en faire son métier ? Quelles embûches, quels coups de pouce ? Pourquoi s’est-elle spécialisée dans l’écriture de scénario ?

Ecrit par : Mickael Matumani

Plus jeune, Elise n’était pas trop initiée à l’écriture de scénario, elle se voyait plutôt écrire des livres et puis être journaliste mais elle a toujours été une très grande passionnée de cinéma et ensuite de séries. 

Elise Terrien - "J’ai découvert les séries avec Canal Jimmy à l’époque. ça ne va pas parler à grand monde. Mais voilà, je regardais des séries comme Six Feet Under ou encore The Wire, des séries qui sont aujourd'hui toujours dans mon top ten de mes séries préférées.  

Je ne savais pas forcément la différence entre scénariste et réalisateur et je le regrette parce que j’ai fait mes études au lycée Guist’hau, et je pense que si j’avais mieux connu ce métier, j’aurai fait la filière cinéma à Guist’hau pour après intégrer une école de cinéma, essayer en tout cas , et à l’époque, je ne sais pas, je n’étais pas trop initié à ça...je me suis plutôt dirigé vers des études de droit, de sciences politiques puis après de journalisme. Mais finalement avec le recul, je pense que j’aurais préféré faire des études de cinéma. Il y a de très bonnes écoles, évidemment la Fémis, mais sinon à Nantes, il y a Cinécréatis, je ne sais pas ce qu’elle vaut mais je l’avais visité une fois, il y a longtemps, lors de son inauguration, et j’avais été impressionné par leur locaux, donc voilà."

 

De son parcours de scénariste, Élise nous partage, à travers quelques anecdotes, sa méthode pour se faire du réseau dans le milieu de l’audiovisuel.

 

Concrètement, pour écrire un scénario, est-ce qu'il faut un talent naturel de raconter des histoires ou beaucoup de méthodologie ? Elle nous raconte :

Elise Terrien - "C’est important d’avoir envie de raconter des histoires, c’est bien de se mettre devant une feuille blanche parce qu’il va falloir aller jusqu’au bout de l’idée."

“Trouvez un agent, ça aide pour la confiance en soi”

Elise Terrien - "Ce qu’il faut savoir c’est que pendant toute mes premières années de Parents Mode d’Emploi, tous les auteurs qui travaillaient avec moi avaient un agent. Un agent, comme les comédiens, qui cherche des projets pour vous, et qui prend 10% s'il arrive à les vendre. Et moi je ne me sentais pas assez légitime pour prendre un agent, ce qui est ridicule parce que je travaille sur une série qui était diffusée."

“Le statut d’auteur est nul, mais il est reconnu en France.”

Elise Terrien  - "On est même pas intermittent, comme je disais je parlais d’intermittence parce que j’ai travaillé à la télé, mais par contre là, je ne suis pas intermittente, donc je ne touche pas le chômage mais j’ai un statut d’auteur, aujourd’hui en France, c’est bon, c’est un métier reconnu dans le milieu. Quand un programme télévisé est diffusé, vous touchez des droits d’auteur de la SACD, mais ça peut mettre des mois à arriver."

“L'arrivée des plateformes contraint les chaînes plus classiques (France télévision, Canal +) à changer le paysage audiovisuel français.”

 

“C’est un métier qui peut être quand même assez solitaire mais la différence avec être écrivain c’est qu’on va souvent échanger avec des co-auteurs.”

“Merci la vie !” Telle est sa devise.

L'échange par appel téléphonique avec Elise a été plus ou moins fluide en raison de la difficulté pour moi d’enregistrer les audios, mais j'estime avoir réussi à recueillir l'essentiel de l'échange ! C’est une véritable prise de conscience pour moi, je m’en doutais un peu, mais je réalise à la suite de cet échange ce que peut être le métier de scénariste, c'est-à-dire un métier tout aussi ingrat que passionnant. Mais ne nous décourageons pas, le plus important n'est pas la ligne d'arrivée, c'est le parcours, le travail qu'on effectue en chemin. Je vais finir par cette citation de Jean Cocteau : à l’impossible, je suis tenu.

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