En juillet dernier, 9 étudiantes en Orthophonie à Nantes ont effectué pendant trois semaines une mission de solidarité internationale au Vietnam. Elles en sont revenues avec un film qui retrace leur expérience, et questionne l’éthique dans la solidarité internationale.
Réalisé par : Oryane Langenbronn
Dans un monde où “le tourisme humanitaire” est à la mode, comment fait-on pour aider réellement, sans créer de nouveaux besoins ni entraîner une dépendance ? Est-on seulement légitime pour aider une population dont on ne connaît pas la culture ? Et pourquoi partir loin quand il y a déjà à faire chez soi ? Voilà une partie des interrogations qui ouvrent le film “Et si on parlait solidarité internationale ?”. Ces questions ont travaillé les 9 membres de l’association Orth’au bout du monde avant et pendant leur mission de solidarité internationale au Vietnam.
En juillet 2018, les Nantaises se sont rendues à Hue, à la maison des Affections. Cette structure créée par Jean et Thuy Garcia - un couple franco-vietnamien - accueille une quarantaine d’enfants “en situation précaire” (Orphelins, parents trop pauvres pour subvenir à leurs besoins...). Pendant 3 semaines, les étudiantes en Orthophonie partagent ainsi le quotidien des habitants du centre, et animent des activités et des cours pour les jeunes Vietnamiens qui y séjournent.
Ayant pour projet de faire un film autour de cette expérience, trois d’entre elles - Amandine Bonneau, Juliette Clémenceau et Cécile Brune - se sont formées au Vlipp à la vidéo avant le départ. Elles se chargent ensuite de la réalisation et du montage du moyen-métrage.
“Partager une caméra à 9 paraissait assez compliqué. On s’est dit que ce serait bien de ne pas être trop pour ne pas se marcher dessus.” Juliette, trésorière de l’association.
Un questionnement sur l’éthique dans la solidarité internationale
En parallèle de l’organisation pratique du projet, les membres de l’association sont sensibilisées à la solidarité internationale notamment via la Maison des Citoyens du Monde à Nantes. Projection-débat, conférence gesticulée, les Nantaises vont à la rencontre d’autres associations de solidarité, et soulèvent toujours plus d’interrogations.
Plus que “des solutions” pour réussir à être et rester éthiques en toutes circonstances, les étudiantes ont fait “des choix”. Comme celui d’acheter sur place tout le matériel prévu, afin de faire fonctionner l’économie locale. Sur leur page Facebook, les membres d’Orth’au bout du monde évoquent aussi le financement d’une piscine pour apprendre aux enfants à nager. Selon le Courrier du Vietnam, plus de 2000 petits Vietnamiens meurent noyés chaque année.
C’est quoi la suite ?
“Dans nos grands rêves il y aurait : de diffuser le film dans un cinéma d’art et essai par exemple. Avec un débat.” confie Amandine, co-secrétaire d’Orth’au bout du monde. Cécile, la responsable sanitaire aimerait quant à elle sortir un article “dans un journal type madmoiZelle.” Les réalisatrices réfléchissent également à la possibilité de projeter leur moyen-métrage auprès de lycéens. “Parce que c’est un âge auquel on commence à se poser la question de partir à l’étranger.”
En plus de la vidéo, une exposition photo est programmée en février 2019 à la B.U de santé de Nantes. Et de nouvelles étudiantes ont déjà repris l’association. “Elles sont en train de construire leur projet, et on va essayer de les soutenir !” assure Cécile. Peut-être opteront-elles aussi pour un format vidéo ?
En attendant, “Et si on parlait solidarité internationale ?” est disponible en intégralité sur Youtube. Les membres d’Orth’au bout du monde 2017 y invitent le spectateur à se questionner sur la solidarité internationale en rendant compte, en images, de leur expérience solidaire au Vietnam.